film la dame en or
film la dame en or : Simon Curtis (My Week With Marilyn) rentre de plain-pied dans l’horreur de la Seconde Guerre mondiale avec le nouveau film La dame en or. Même si George Clooney avait abordé le même sujet dans son Monuments Men, le réalisateur britannique s’intéresse à un cas précis, celui d’une Américaine d’origine autrichienne qui s’est battue pour retrouver le tableau de sa famille volé par les nazis.
La dame en or représente l’œuvre de Gustav Klimt datée de 1907. Considéré comme la «Mona Lisa autrichienne», le tableau est le fruit d’une commande de monsieur Bloch-Bauer qui voulait un portrait de sa femme Adèle.
Lorsque Hitler annexe l’Autriche en 1938, les nazis s’emparent des biens des familles juives pour le compte du Troisième Reich, dont le fameux tableau évalué aujourd’hui à 150 millions de dollars. Basé sur des faits réels, le film de Simon Curtis retrace soixante-dix ans plus tard les efforts de Maria Altmann (Helen Mirren), la nièce survivante de la famille Bloch Bauer, qui s’engage alors dans une longue bataille judiciaire pour récupérer l’œuvre.
«Les choses n’ont pas été si simples, rapporte le cinéaste en entrevue. Après la guerre, le gouvernement autrichien a hérité du tableau en le considérant à tort ou à raison comme faisant partie de son patrimoine. Il a fallu de longues années et un passage en court suprême des États-Unis pour clarifier les choses. Le film tente de montrer la complexité des arguments.»
Maria Altmann a gardé un fort ressentiment envers son pays d’origine. On sait que la vieille dame qui a dû fuir l’Autriche pour vivre en Californie a pu reprendre son bien. «Elle ne pouvait pas garder un tableau d’une si grande valeur dans le bungalow où elle vivait. Aujourd’hui, le portrait est accroché au mur de la galerie Neue à New York», précise Curtis.
Le réalisateur a eu l’idée du film en 2007 après avoir vu le documentaire Stealing Klimt. «J’ai su qu’il y avait matière à un long métrage. Cette histoire fascinante est racontée dans le documentaire de la BBC par ceux qui ont vécu les événements comme Maria Altmann.»
Mme Altmann est décédée en 2011 à l’âge de 95 ans. Le cinéaste n’a jamais eu la chance de la rencontrer. «Chaque année, il existe de moins en moins de témoins de cette période. J’ai tenu à m’entretenir avec ses proches, car il était important de préserver une véracité. Je me suis aussi énormément renseigné. Je sentais sur les épaules une certaine responsabilité.»
L’héritière est interprétée par Helen Mirren, un choix logique selon Curtis. «Elle s’est totalement dévouée à son rôle. Elle a beaucoup lu sur le sujet et s’est beaucoup investie sur son accent. Son travail acharné m’a forcé en quelque sorte à être à la hauteur du projet.»
Le long métrage a été présenté au dernier festival de Berlin. Écorché par la critique, le film a depuis subi quelques modifications, surtout au niveau de la musique. «Malgré tout, je suis très content de l’accueil du public, dit-il. C’était très impressionnant de voir 2000 personnes communier au même moment devant un grand écran. Après la projection, des Autrichiens sont venus me parler pour me proposer de présenter le film dans les écoles de leur pays. Cette histoire ne doit pas être oubliée.»
La dame en or (Women in Gold) – Les Films Sévilles – Drame historique – 110 minutes – Sortie en salles le vendredi 3 avril 2015 – États-Unis.